GROS CHAT (238) : CHAUD CHAUD...
Bout de cheville et ravissement.
Ourlet volage s’égare et jaillit. Dentelle sage et jolie, adresse de l’aiguille sculptant des jours, des arabesques, des demi-lunes... Frou-frou libertin rapide qui disparaît sous la jupe austère, réapparaissant incertain, effronté. Aile blanche couvrant le bottillon lacé. Petits pieds de Princesse courent et s’agitent. Jupon heureux dans cet après-midi tout gris de voleter sous la jupe comme neige émouvante. Grâce éphémère d’un féminin suranné qui court sur mon tableau. Part des rêves tapis derrière mon front, coulent de mes songes à mes pinceaux. Course légère et éternelle dans un cadre au mur d’un bureau.
Et aujourd’hui ?
Evasion différente mais confortable.
J’ai décidé.
Verre de vin et chocolat avant infusion de gingembre et thé à la châtaigne. Suspension dans les heures de temps mais bien au chaud dans un textile incontournable en coton et bouclettes : subtile chaleur, enlacement de la peau alanguie de douceur et confort, marcher sur un nuage, pas comme assoupis et amortis : mes chaussettes...
Je souris de l’espièglerie faite aux escarpins qui ornent et s’ennuient sur les étagères. Ils ont eu leur heure de gloire, vissés à une cheville jamais sage, courant après le temps dans une mélodie de clac-clac. Cher cuir qui me haussait partout avec grâce, comme un animal délicat souhaitant le ciel. Ils furent exquis, l’élégance même, rendant aux chevilles un dessin qui pouvait ravir les regards.
Mes courses trottent gaiement en ma mémoire.
Et je plonge avec gourmandise dans les images d’antan. Et devant ma toile, et c’est un autre bonheur... fais une inhalation de tendresse câline et toute chaude avec le Chat.