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Mes Nouvelles

VIEUX CHAT (405) : AILES

15 Juillet 2017 , Rédigé par Denise Giton-Gonzalez

L’oiseau hésitait sur la rambarde, se demandant s’il pouvait squatter l’endroit ou le lierre et y faire son nid.

Il a choisi un pot versé sur la jardinière devant la fenêtre de la cuisine. Il suffirait de tendre le bras pour caresser le frissonnement des plumes.

Deux oeufs. Couvage et hier matin, naissance des deux oisillons. Le couple se relaie et tourne la tête parfois par curiosité quand nous sommes présents. Chacun dans son espace pour continuer sa vie.

Lorsqu’un orage gronde, la bête se gonfle et laisse tomber sur son plumage perle des gouttes jolies comme du cristal, minuscules loupes scintillantes qui captent la lumière puis roulent, quand elles sont trop lourdes, dévalant le manteau de plumes. Il doit y faire bon dessous, sous la tendre vigilance de l’oeil calme et rond.

Le nid est nettoyé. Les petits gigotent et plongent dans le bec de la mère pour le lait de jabot. Ils remuent, réclament, aveugles encore. Le parent se penche, met tendrement de l’ordre et se pose à nouveau, protecteur magnifique. La ville remue derrière les hampes de feuillage et les fleurs de laurier. Le passant pressé ne lève pas la tête pour ce petit miracle posé calmement, confiant, si petit devant l’humain qui pourrait d’une main ravager le tout et anéantir ce bonheur de naissance. 

L’oiseau dans la ville. Faut-il que son habitat se réduise pour oser le danger de se poser là, à porter de main et de regard, dans un abandon dangereux de tant de confiance...

 

 

 

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